Champion pilotes et équipes en LMP3, le Team Virage a marqué de son empreinte la saison 2024 de l’Ultimate Cup European Series. En plus de ses victoires en prototype, l’équipe a aussi joué les premiers rôles en monoplace. Le team manager Julien Gerbi dresse le bilan d’une année très positive pour la structure basée à Valencia.  

 

Après avoir remporté les deux titres LMP3 en European Endurance Prototype Cup, on imagine que vous êtes très satisfait de la saison 2024 !

Le but initial était de continuer dans la lignée de nos dernières années en Ultimate Cup European Series. Nous avions gagné en 2020, en 2021 et en 2023, après avoir manqué 2022. Forcément, nous voulions récidiver. Chaque saison, la concurrence est renouvelée et nous ne savons pas comment nos pilotes vont performer, surtout quand ils sont nouveaux comme c’était le cas en début de saison. Dès la première course, nous avons vu que nous pouvions jouer le titre avec les deux voitures.

Quelle importance a la programme Ultimate Cup European Series dans la structure Virage ?

C’est une superbe formation pour débuter en Endurance. Le championnat est une très bonne école pour apprendre les procédures, les longs runs, la gestion des pneus ou de l’essence. C’est ce qui nous a toujours attiré. Cela permet de préparer des pilotes, nous l’avons vu cette année avec Raphaël Narac ou Georgios Kolovos qui ont roulé en LMP2 dans une autre catégorie. Certains d’entre eux vont aussi passer à l’échelon supérieur avec nous.

Cette saison, vous n’avez jamais quitté les avant-postes lors des six courses de l’année. En plus du rythme affiché en piste, vous avez toujours été remarquable au niveau stratégique. Quel est votre secret ?

Clairement, le volet stratégique est un de nos points forts. L’Ultimate Cup Series, par son règlement particulier notamment au niveau du refueling, fait que nous devons avoir des stratégies parfois un peu décalées. Pendant la course, des équipes nous envoient parfois des messages car elles s’interrogent sur ce que nous sommes en train de faire. Puis on voit le résultat en fin de course. Il n’y a pas que cet aspect-là car nous avons aussi des pilotes rapides et des voitures qui fonctionnent.

Vous avez obtenu le titre équipes en LMP3 lors de l’avant-dernière manche à Magny-Cours. Même si ce n’est pas le premier, cela reste une fierté ?

Oui car c’est le résultat du boulot en piste et en dehors. Nous avions l’avantage d’avoir deux voitures compétitives engagées, voire même une troisième au Mugello et lors de la finale. Nous avons été constamment présents et même quand l’une ne terminait pas devant, c’était l’autre.

Le championnat pilotes s’est joué lors de la dernière manche entre la N°1 (Axel Gnos, Georgios Kolovos, Sacha Lehmann), la N°88 (Raphaël Narac, Daniel Macia, Jacek Zielonka) et Pedro Perino (Inter Europol). Aviez-vous mis en place des consignes particulières avant la finale ?

Au sein de l’équipe, la seule consigne était de faire le boulot comme d’habitude, de préparer les voitures de la même manière que sur les autres manches, de faire en sorte de ne rien laisser au hasard. Pour les pilotes, nous devions leur donner les mêmes chances afin que le titre se joue uniquement en piste.

Comment avez-vous vécu cette dernière course ?

Nous n’avons pas fait les calculs pour le championnat jusqu’à la dernière demi-heure. Nous étions vraiment concentrés sur la lecture de la course. Nous savions qu’à partir du moment où on gérait la course comme une épreuve normale, le titre arriverait. On a commencé à faire les comptes à une trentaine de minutes du drapeau à damiers.

En 2025, les LMP3 auront leur propre championnat sprint avec l’European Sprint Prototype Cup. Serez-vous de la partie ?

En tant qu’équipe, nous sommes toujours intéressés pour faire rouler nos voitures. Il faut que des pilotes soient demandeurs. Notre présence ne dépend pas de nous.

En plus de votre présence en Prototype, vous avez aussi participé à l’Ultimate Formula Cup avec Art-Line Virage. Comment est arrivé ce projet en monoplace ?

La monoplace est un domaine où on a moins l’habitude de voir Virage mais nous venons de ce milieu avec Philippe Gautheron. C’est notre premier amour. Philippe a été ingénieur puis directeur technique et a même eu sa propre équipe. J’ai couru en monoplace avant d’être coach et team manager dans d’autres catégories, de la F4 à la GP2. Pendant plusieurs années, nous avons collaboré avec Charles Pic, avant qu’il rachète DAMS, en faisant des tests en F3 mais jamais de course. Le projet s’est relancé avec Art-Line car Alexander Abkhazava, le fils du directeur, commençait sa carrière.

Juan Francisco Soldavini est arrivé lors de la deuxième manche à Portimão, quelle était sa volonté ?

Son but initial était de faire la course au Portugal car il n’avait pas de programme complet cette saison. Il voulait voir comment cela allait se passer et décider ensuite du futur. Il remporte la troisième course puis revient à Hockenheim où il a été un cran au-dessus de ses adversaires. Juan Francisco a compris qu’il avait une chance de jouer le titre même en ayant raté le premier meeting. Il a été rejoint par Alexander Abkhazava au Mugello qui voulait prendre de l’expérience en plus de son programme complet en Eurocup-3.

Alors qu’il était en lice pour le titre face à Enzo Richer, Juan Francisco a vécu un week-end très difficile à Magny-Cours. Il aurait fallu un miracle pour qu’il soit champion. Est-ce pour cela qu’il était absent lors de la finale ?

Magny-Cours a été une grande déception. En Course 1, il se fait rentrer dedans alors qu’il était en tête. En Course 2, on tente une stratégie en chaussant des pneus pluie en espérant que la course soit relancée. Par mesure de sécurité, elle ne l’est pas sinon il gagnait. Juan Francisco a préféré ne pas venir car ça n’avait plus d’intérêt au niveau du championnat.

Aurez-vous des monoplaces sur la grille 2025 de l’Hoosier Formula Cup ?

On y travaille car c’est un beau programme. Cette catégorie permet de faire rouler des voitures similaires à la FRECA, hormis au niveau pneumatique. Le championnat est très bien agencé avec beaucoup de roulage, de départs, de courses à un prix abordable par rapport à d’autres catégories. Les jeunes pilotes peuvent acquérir l’expérience nécessaire avant de passer aux échelons supérieurs.

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