Cette saison, les Porsche 992 GT3 Cup du 2B Autosport se sont illustrées en Endurance et en Sprint. Le team manager, Bertrand Bonin, revient sur les magnifiques résultats de ses voitures en Ultimate Cup European Series.
Avant de truster les podiums en catégorie Porsche Cup des deux championnats GT de l’Ultimate Cup European Series, 2B Autosport arrivait dans la saison 2024 sans objectif de résultat précis. « Nous voulions d’abord nous faire plaisir, confie le team manager Bertrand Bonin. Nous n’avions aucune ambition particulière à la base, cela est venu au fil des courses. »
Engagée dans un double programme, l’écurie savoyarde n’a pas chômé en enchaînant chaque week-end quatre courses sprint et une Endurance de 4 ou 6 heures, en plus de toutes les sessions d’essais. « Cela demande de l’organisation. Nos voitures sont parfaitement révisées à l’atelier pour avoir à faire le moins de mécanique possible sur place. L’une de mes fiertés de l’année est de n’avoir connu qu’un seul souci technique. Lors de la première manche du GT Sprint, une bougie neuve a cassé sur la voiture de Karl (Vandewoestyne). Hormis ça rien à signaler, ce qui prouve que tout est bien fait en amont. » Et les résultats sont là pour l’attester.
Doublement titré en Endurance
En Ultimate GT Endurance Cup, la N°7 de Romain Favre, Olivier Favre et Yann Penlou a remporté la catégorie Porsche Cup. Le trio n’a jamais quitté le podium et a donc logiquement raflé la mise. Cela résulte d’une excellente d’adaptation de l’équipe et des pilotes.
« Au sein de cette voiture, nous avons un jeune loup aux dents longues en la personne de Romain, son père Olivier qui est un Gentleman driver et Yann un Bronze très rapide. Il faut s’adapter, car Romain veut toujours une voiture parfaite pour aller chercher les derniers dixièmes. Nous devons trouver un compromis pour que le set-up soit performant sans qu’il soit inconduisible pour son père.
Yann est top pour ça, car il a une vraie intelligence de course et sait mettre les mots pour faire comprendre à Romain : qu’on a plus à perdre en mettant une voiture difficile à conduire pour son père qu’idéale pour lui. Arriver à mettre tout le monde dans les meilleures conditions possible est la clé du succès. »
En plus du sacre chez les pilotes, l’écurie savoyarde a glané le titre teams. Mais quelle valeur à l’un par rapport à l’autre ? « Premièrement, nous avons commencé à y croire seulement après les premières courses. Le championnat équipes reflète la fiabilité de nos voitures et récompense le travail de tout le collectif. C’est ce que j’apprécie en Endurance. Nous avons toujours quelque chose à faire jusqu’au drapeau à damiers : de l’adrénaline pur pendant plusieurs heures ! »
Lors de la finale au Castellet, en l’absence des Vandewoestyne, la N°417 a proposé un équipage inédit. Déjà aperçu en GT Sprint à Hockenheim, Jean-Pierre Ancelin a pris le volant. « C’est l’un des doyens du championnat, Jean-Pierre a 75 ans. Pour nous, c’est notre diésel. Il est long à chauffer mais d’une fiabilité hors pair ! (Rires) Il est capable de faire son meilleur temps sur son dernier tour au bout de 10 heures de roulage. » A ses côtés, il retrouvait Frédéric Greuillet qui n’a pas hésité à traverser le monde pour être présent aux 6H du Circuit Paul Ricard : « il a quand même fait 10 000 kilomètres pour venir rouler ! Les deux étaient accompagnés par leur coach Philippe Chatelet. »
Bataille fraternelle en Sprint
Venu du Roscar GT Challenge, qu’il a remporté à deux reprises, Karl Vandewoestyne débarquait en Ultimate Cup European Series afin de se confronter à une nouvelle concurrence tout en poursuivant son apprentissage.
Dans son sillage, son petit frère César suivait avec la même volonté : « ils devaient d’abord se concentrer sur l’Endurance (où ils sont montés sur quatre podiums en autant de courses) mais ont également décidé de prendre part à l’Ultimate GT Sprint Cup. Les deux ont eu une véritable progression sur plusieurs aspects : la performance sur un tour, le rythme de course, l’intelligence dans la gestion d’un relais. Ce qui est amusant, c’est que tous les progrès que Karl a faits, César les a faits également. »
Montés en puissance au fur et à mesure des week-ends, les Vandewoestyne n’ont jamais quitté les avant-postes. Cela a conduit Karl jusqu’à la troisième place du général même avec une manche en moins par rapport à ses adversaires.
En catégorie Porsche Cup, les deux ont fini à égalité. Auteur de plus de victoires, Karl a involontairement privé son cadet d’un premier titre en sport automobile. Pourtant, César avait son destin entre les mains à l’aube de la dernière course. « La veille au soir, Karl plaisantait en me demandant : ‘Bertrand, qu’est-ce que tu peux faire pour que je sois champion ?’ Nous avions rigolé car pour nous c’était impossible que César ne le soit pas. Il devait finir la course et serait sacré, on avait oublié l’hypothèse de l’accident parce qu’il n’en avait pas eu un de l’année. »
Pris dans un incident au départ, César était contraint à l’abandon. Il n’inscrivait pas de points et voyait son ainé le devancer au championnat. « Karl était attristé car il était content que son frère puisse ajouter une première grande ligne à son palmarès. Les deux le méritaient vraiment mais c’est vrai que César a fait un super boulot. »
En 2025, le 2B Autosport viendra défendre ses titres dans les deux catégories : « l’idéal serait d’avoir deux voitures engagées en Endurance et autant en Sprint. Le calendrier ne se chevauche pas avec d’autres championnats et les circuits restent intéressants. » L’ambition sera claire : reconquérir leur couronne.