Vainqueur de trois des six dernières courses d’Ultimate Formula Cup, Juan Francisco Soldavini se place comme un candidat crédible au titre. Rencontre avec le jeune argentin d’Art-Line Virage dont la maturité et le coup de volant l’ont envoyé rouler dans plusieurs championnats de monoplace de qualité.

 

Comment avez-vous débuté les sports mécaniques ?

Pour mon huitième anniversaire, mon père m’a acheté mon premier karting. J’ai de suite accroché et j’ai commencé à apprendre le pilotage. Puis nous avons pris contact avec un team argentin et j’ai fait mes débuts en compétition en Argentine ainsi qu’aux Etats-Unis, où je vivais à l’époque.

En 2022, vous découvrez la Formule 4. La transition a-t-elle été difficile ?

Forcément, la différence entre les deux disciplines est grande. La monoplace est plus lourde, plus rapide, il faut un peu de temps pour bien la manier. Après plusieurs sessions de roulage, j’ai compris comment elle fonctionnait.

© Davy Delien.

Cette même année, vous roulez à la fois en F4 Brésilienne, Italienne et Espagnole. A quel point être dans ces trois championnats était utile dans votre apprentissage ?

Chaque catégorie a son niveau de difficulté. Dans les trois, il y a des pilotes très compétitifs. Puis, tu peux t’exercer sur différents circuits donc les apprendre. Ça fait aussi découvrir des endroits que je ne connaissais pas, j’ai vraiment aimé cette expérience.

Puis en 2023, vous découvrez la FRECA avec G4 Racing. Que retenez-vous de ce passage dans l’antichambre de la FIA F3 ?

C’était très difficile car le niveau est si élevé. Beaucoup de gens considèrent la FRECA comme le championnat de monoplace le plus relevé. Je suis arrivé sans avoir beaucoup roulé mais G4 Racing, malgré mon manque d’expérience, m’a fait confiance et je les remercie grandement pour ça. Je pense que c’est le moment où j’ai le plus appris sur moi en tant que pilote.

© Davy Delien.

Lors de ces deux meetings, vous avez roulé face à Andrea Kimi Antonelli. En piste, est-ce le phénomène dont tout le monde parle ?

Premièrement, c’est une très bonne personne. C’est rare d’avoir son talent et d’être aussi gentil qu’il l’est. On a roulé ensemble en karting, on se connait depuis longtemps et nous sommes de bons amis. Forcément, c’est un très très bon pilote, il mérite ce qui lui arrive. Je suis très heureux pour lui.

C’était impossible pour vous de continuer en FRECA ?

Oui, j’ai eu quelques soucis familiaux m’empêchant de rouler en début d’année. Je suis déjà très content d’être de retour sur une grille de départ.

Avant d’y arriver pleinement cette année, vous aviez connu l’Ultimate Cup European Series l’an passé lors de la manche à Estoril. Quel était votre premier regard sur la catégorie ?

La logique voudrait qu’après la F4 et la FRECA, tu rejoignes la FIA F3. Peu de personnes considèrent l’Ultimate Cup et c’est dommage. Rouler avec une voiture type FRECA contre de bons pilotes est la meilleure chose pour apprendre. Gagner pour la première fois au Portugal était très bien. Parfaire mon expérience a aussi été l’une des raisons de mon retour cette saison.

© Jason Vian.

Parlez-nous de votre équipe Art-Line Virage !

Je n’ai que de bonnes choses à dire sur eux ! C’est l’un des meilleurs teams avec qui j’ai bossé. Ils ont énormément de vécu car ils font du LMP3 et de la P4 depuis longtemps. Les personnes sont incroyables et certaines viennent même d’Argentine ! Je suis très heureux de faire partie de ce team et je les remercie de m’avoir offert cette opportunité.

Quel bilan tirez-vous des deux premiers meetings auxquels vous avez participé, Portimão et Hockenheim ?

A Portimão, nous avons eu des difficultés notamment car je n’étais pas monté dans une voiture depuis six mois. Le travail global a été très bon même si nos sessions ont été perturbées par des problèmes moteurs et électroniques. Je m’améliorais quand même au fil des roulages. Puis, le week-end s’est terminé par une victoire inespérée.

Je ne pensais pas que nous pouvions gagner. Toute la course, j’étais dans le top-5 mais les pilotes devant allaient plus vite que moi donc je ne pouvais pas me battre avec eux. J’ai réussi à passer troisième dans le dernier tour puis j’ai failli me crasher. Dans le premier secteur, j’ai pris la tête et je l’ai gardé jusqu’au drapeau à damiers. C’était une course folle et un résultat inattendu.

Je suis arrivé à Hockenheim en connaissant déjà le circuit et mieux ma voiture. J’étais rapide dès le début de la manche même si j’avais encore des choses à améliorer sur mon pilotage. On repart avec deux victoires donc je suis forcément content. Malheureusement, nous avons eu des soucis sur la Course 3 mais ce sont des choses qui arrivent.

© Davy Delien.

Vous comptez actuellement 37 points de retard sur le leader du championnat Enzo Richer. Le titre est bien sûr votre objectif ?

Evidemment ! Si je continue de performer comme en Allemagne et que nous sommes plus chanceux, nous pouvons être champions. C’est ce que nous voulons pour cette deuxième partie de saison. Si nous n’y arrivons pas, ce sera quand même une très bonne année pleine d’apprentissage.

Comment voyez-vous votre futur ? Sera-t-il en monoplace, en GT ou en prototype ?

Je ne sais pas vraiment. Je vais normalement pouvoir faire un test P4 dans les semaines à venir. Si mes résultats sont positifs et que j’ai des sponsors alors je continuerais de rouler. Je dois aussi penser à mes études car je vais rentrer à l’université.

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